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Réalisation du projet :

  •  L’aide apportée

Le niveau d’une même classe étant assez hétérogène, il a été difficile de noter une progression d’ensemble à l’issue du soutien scolaire. Cependant les explications au cas par cas auprès des élèves semblaient porter leurs fruits. De plus, nos techniques d’enseignement étant différentes de celles auxquelles les enfants sont confrontés habituellement (violence des professeurs par exemple), nous espérons que leur rapport à l’école s’en est trouvé amélioré. Il est à noter que depuis que l’association Coeur en Partage agit dans l’école, le nombre d’élèves intégrant le collège suite à l’obtention du certificat de fin d’études primaires a considérablement augmenté, passant de 17 en 2009 à 41 en 2015.

 

Les activités ludiques que nous faisions avec les enfants tous les après-midi pendant deux heures les ont

clairement divertis pendant leurs vacances qu’ils passent au village. Elles ont également permis de leur faire pratiquer le français, et de développer leurs capacités de concentration grâce à des jeux d’éveil (memory, chef d’orchestre, lecture d’histoires). Nous avons également pu faire des après midi centrées sur les jeux auxquels les enfants béninois jouent habituellement tout en y intégrant la pratique du français, alliant ainsi culture béninoise et française.

Les jeunes filles que nous avons rencontrées lors des ateliers

de prévention sexuelle semblaient assez réceptives à nos mises

en garde. Cependant il est difficile de juger si elles mettront

en application nos recommandations.

Notre action à l’hôpital d’Abomey avait pour objectif de sensibiliser le personnel médical de l’hôpital à l’importance de la réanimation cardio-pulmonaire. Lors des différents ateliers que nous avons pu mettre en place, notre enseignement éveillait l’intérêt de certains mais tous ne comprenaient pas l’utilité de ces gestes réflexes que nous essayions de leur inculquer. Il est donc également difficile de juger de l’impact de notre action mais nous gardons espoir et espérons que notre enseignement aura des répercussions sur le comportement de ceux qui ont assisté à notre atelier. De plus, nous avons offert les mannequins de formation au Docteur Sylvain Glitho, chef du service de médecine interne, qui nous a assuré perpétuer gratuitement notre enseignement auprès du personnel de l’hôpital, enseignement qu’il lui était difficile de pratiquer auparavant faute de matériel adéquat

Le don de fournitures scolaires que nous avons fait à l’école d’Atchonmé permettra aux enfants les plus nécessiteux d’avoir le matériel nécessaire au bon suivi des cours. Nous précisons que l’envoi par container des fournitures collectées a été très retardé et que nous n’avons pas pu les réceptionner au Bénin avant notre retour en France. Notre partenaire local qui les recevra est chargé de les distribuer en tenant compte des moyens des familles. Nous avons en effet été marqué par le manque matériel scolaire des élèves : tous les matins nous distribuions un stylo et une craie à chacun d’entre eux afin qu’ils puissent suivre le cours correctement. A l’issue de chaque matinée, nous récupérions les fournitures prêtées afin d’être certains d’en avoir suffisamment le lendemain pour la poursuite de notre enseignement.

 

L’achat de médicaments, à hauteur de 500 euros, pour les plus indigents s’est avéré également très opportun. En effet, nous avons été confronté lors de nos interventions au dispensaire à des patients qui, a l’issue de la consultation, ne pouvaient pas payer les médicaments nécessaires à leur rétablissement. Nous avons été notamment très marqués par la détresse d’une mère qui ne pouvait pas pourvoir à l’achat du traitement indispensable à la guérison de son enfant.

Le groupe électrogène dans lequel nous avons investi permettra de conserver les vaccins dans les frigos lors des coupures fréquentes de courant. Il semblait en effet nécessaire de palier au gâchis de ces produits, connaissant les faibles moyens financiers du dispensaire.

De même, l’achat des meubles qui permettront de mieux organiser les documents de la maternité optimisera le suivi des patientes.

 

  • Rôle du partenaire local

L’association Coeur en Partage exerçant son action à Saclo depuis plusieurs année, ses membres connaissent bien les structures du villages ainsi que les habitants à même de nous aider. Nous étions logés dans une auberge et épaulés par des béninois auxquels nous pouvions faire confiance pour nous orienter lorsqu’il était nécessaire d’acheter du matériel (groupe électrogène et médicaments pour le dispensaire, matériaux destinés à la construction de la salle de lecture).

Plus qu’une relation formelle, nous avons pu nouer des liens d’amitié avec eux au fur et à mesure de notre mission et ils nous ont permis de découvrir plus intimement la culture béninoise, notamment en nous invitant à des cérémonies.

Une grande partie de notre projet n’aurait pu voir le jour sans l’aide de Coeur en Partage. C’est par exemple grâce aux relations qu’entretient Madame Aïdekon avec le chef de chirurgie de l’hôpital d’Abomey, le Dr Nouatin, que nous avons eu l’opportunité de passer plusieurs matinées à l’hôpital et d’organiser la formation aux premiers secours. De même, sans l’aide apportée par les béninois qui vivent dans le village et qui en ont donc une connaissance bien plus profonde, nous aurions certainement rencontré plus de difficultés au moment de faire de gros achats (générateur pour le dispensaire et meubles pour l’école) ainsi que dans le choix des artisans.

 

  •  Difficultés rencontrées

Afin de construire la salle de lecture prévue dans notre projet et notre budget, il était nécessaire de demander l’autorisation du chef quartier. Cependant, à cause d’intérêts politiques qui nous échappaient le plus souvent, des dirigeants du villages s’opposaient à notre action. Il a donc fallu attendre plus de deux semaines de négociations avant de pouvoir obtenir l’accord des responsables et de nous lancer dans la construction. Ce délai inattendu ne nous a donc pas permis de participer à la construction et nous avons quitté le village au moment où les ouvriers commençaient les travaux. L’équipe a laissé au responsable de Coeur en Partage sur place l’argent nécessaire pour financer l’achat des matériaux et la main d’oeuvre.

Nous avons été confrontés à quelques difficultés lors de l’organisation des ateliers de formation au gestes de premiers secours (Réanimation cardio-pulmonaire et mise en position latérale de sécurité) et de prévention sexuelle. Ces contrariétés ont été dues à un manque d’organisation et/ou de motivation de la part de la population concernée. En effet, le personnel soignant de l’hôpital n’a pas été tenu au courant de la mise en place de nos activités et, à cause d’un rapport différent à la mort, ne comprenait pas l’intérêt de la réanimation (paroles d’une infirmière : « le patient ne respire plus, son coeur ne bat plus, il est mort. Il n’y a rien à faire »). De même, le sujet de la sexualité n’étant pas abordé dans la cellule familiale, il en devient tabou, et il a été difficile de trouver des volontaires pour assister à la prévention sexuelle.

 

Ces difficultés découlent surtout d’une culture et d’un mode de vie différent et auquel nous n’avions jamais été confrontés. Les efforts fournis pour changer la vision du personnel soignant au sujet de la réanimation n’auront peut être pas un impact immédiat sur leur état d’esprit mais nous pouvons espérer qu’à terme, la dynamique que nous avons créé aboutira à un changement dans le mode de prise en charge des arrêts cardiaques.

Cet axe doit être approfondi chaque année par les futures équipes qui reprendront le projet. 

 

  • Aménagements et réorientations du projet

Le volet « construction » de notre projet concernait à l’origine l’édification d’une nouvelle salle de classe. Cependant, à notre arrivée, nous avons appris que la Banque Mondiale avait pour projet la construction prochaine de trois salles de classe dans l’école. Il nous a donc semblé judicieux d’aménager une salle de lecture qui serait propice à l'apprentissage ludique des enfants, aspect éducatif que nous avons essayé de privilégier durant notre séjour. L’apprentissage du français ayant également une place importante dans notre action, une bibliothèque s’inscrivait parfaitement dans notre projet et permettait de pérenniser notre action après nos départ. Cette salle de lecture pourra recevoir tous les livres et manuels apportés par les prochains groupes qui agiront pour le village. Nous avons mené des travaux de rénovation de l'école (peinture).

Nous avons remodelé l’aide financière que nous comptions apporter au dispensaire. Le budget prévisionnel destinait en effet 3 000€ de médicaments au centre de santé mais nos observations sur place ainsi que les échanges avec le personnel médical nous ont permis de constater qu’un groupe électrogène pourrait palier aux coupures de courants fréquentes qui empêchent la bonne conservation des vaccins dans les frigos. De plus, les documents de la maternités étaient tout en désordre, ce qui ne facilite pas le suivi des patientes. Nous avons donc estimé qu’acheter deux meubles et ajouter des étagères dans un des placards existants pourrait remédier à cette situation.

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